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Textes littéraires #5
le 20 octobre 2021
Les textes littéraires [présents dans les escales "Ancrage" à la Cour des Trois Coquins et "Empreintes" à la Faculté des Lettres à Gergovia] ont été glanés par le collectif « Dire », un groupe d’étudiantes et d’étudiants du Master Lettres et Création littéraire et des jeunes chercheuses en littérature de l’Université Clermont Auvergne. Ils parlent d’exil en plusieurs langues et donnent voix au monde.
Les poètes déclarent qu’aucun réfugié, chercheur d’asile, migrant sous une nécessité, éjecté volontaire, aucun déplacé poétique, ne saurait apparaître dans un lieu de ce monde sans qu’il n’ait non pas un visage mais tous les visages, non pas un cœur mais tous les cœurs, non pas une âme mais toutes les âmes. Qu’il relève dès lors de l’Histoire profonde de toutes nos histoires, qu’il incarne dès lors l’histoire de nos histoires, et devient, par ce fait même, un symbole absolu de l’humaine dignité.
(Patrick Chamoiseau, « Déclaration des poètes », Frères migrants, Seuil, 2017, p. 134 et Osons la fraternité ! Les écrivains aux côtés des migrants, Éditions Philippe Rey, 2018, p. 305)
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Donner en partage, par le spectacle, par l’écoute, par la voix haute, l’émotion qui normalement demeure intime au lecteur solitaire, c’est n’offrir rien qu’une possibilité : celle de se reconnaître. Construire un lien entre des particularités. Si le silence doit revenir, il sera habité.
(Jean Bellorini et Marion Canelas, « De la poésie appliquée au réel », Habiter le campement, Actes Sud/Cité de l’architecture et du patrimoine, 2016, p. 34)
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Il y a des gens qui ne renoncent pas à l’idée qu’ils se font d’eux‑mêmes, et qui se portent au‑devant de migrants comme ils s’agenouilleraient au chevet d’une idée de l’humain.
(Patrick Chamoiseau et Michel Le Bris, « Là ou littérature ne peut », Osons la fraternité ! Les écrivains aux côtés des migrants, Éditions Philippe Rey, 2018, p. 13)
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Prendre le parti du pont contre celui de la nasse, pour jeter un pont vers ceux qui sont pris dans la nasse.
(Patrick Boucheron, « La nasse, le pont », Osons la fraternité ! Les écrivains aux côtés des migrants, Éditions Philippe Rey, 2018, p. 62)
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